... mais mathématicien, (faute de moyen matériel ?)
Surtout après l’expérience de la guerre et du camp de concentration, en butte à des discriminations et préjugés qui semblaient défier la raison même la plus rudimentaire, ce qui me fascinait surtout dans l’activité mathématique ...c’était ce pouvoir qu’elle donnait, par la vertu d’une simple démonstration, d’emporter l’adhésion même la plus réticente, de forcer l’assentiment d’autrui en somme, qu’il soit bien disposé ou non — pour peu seulement qu’il accepte avec moi les “règles du jeu” mathématique.
... plus tard, séduit par le prestige soudain de la physique atomique, c’est pourtant pour des études de physique que je me suis d’abord inscrit à l’ Université de Montpellier, avec l’idée de m’initier aux mystères de la structure de la matière et de la nature de l’énergie. Mais j’ai vite compris que si je voulais m’initier à des mystères, ce n’était pas en suivant les cours de la Fac que j’y arriverais, mais en travaillant par mes propres moyens, seul, avec ou sans livres. Comme je n’avais pas le flair, ni l’appareillage, pour apprendre la physique de cette façon-là ; j’ai renvoyé la chose à des temps plus propices, me suis alors mis à faire des maths, tout en suivant "de loin" quelques cours, dont aucun ne pouvait me satisfaire, ni m’apporter rien au delà de ce que je pouvais trouver dans les manuels courants.
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